mardi 20 novembre 2012

Osez le féminisme ! dénonce vigoureusement les violences dont ont été victimes Caroline Fourest et les militantes FEMEN - Communiqué de presse du 19/11/2012



Osez le Féminisme ! dénonce vigoureusement les violences sexistes, lesbophobes et homophobes dont ont été victimes Caroline Fourest et les militantes des FEMEN hier.
Cette violente agression est révélatrice du projet que défendent les militants de l’Institut catholique Civitas : imposer l’intolérance et l’obscurantisme par la violence.

Osez le Féminisme ! s’inquiète du climat de haine lesbophobe et homophobe suscité depuis quelques semaines par les réactionnaires et les catholiques intégristes. En ajoutant des agressions physiques à leurs déclarations lesbophobes et homophobes, les opposants au mariage pour toutes et tous ont franchi un cap intolérable.

Parce que nous voulons bâtir une société progressiste dans laquelle toutes les citoyennes et tous les citoyens ont les mêmes droits et pas seulement les mêmes devoirs, nous réaffirmons notre soutien à ce projet de loi et notre solidarité à celles et ceux qui le défendent.

Osez le Féminisme ! demande au gouvernement de lutter avec énergie contre les mouvements extrémistes à l’origine de cette insupportable explosion de haine. Les violences volontaires dont ont été victimes Caroline Fourest et les militantes des FEMEN hier doivent être poursuivies avec la plus grande fermeté.

Osez le féminisme ! appelle à manifester en faveur de l’égalité des droits le dimanche 16 décembre lors de la mobilisation organisée par l’Inter-LGBT en faveur du mariage pour toutes et tous et de la reconnaissance des familles homoparentales.

lundi 29 octobre 2012

Pleins phares sur la 24 ème édition de Cineffable : Le Festival International du Film Lesbien et Féministe de Paris


Du mercredi 31 Octobre au dimanche 04 Novembre 2012 se tiendra la 24ème édition de Cineffable, le Festival International du Film Lesbien et Féministe de Paris, au Théâtre de Ménilmontant. Quatre membres de l’équipe nous présentent le Festival et ses temps forts : Patricia, chargée de communication ; Oksana, chargée de programmation des films; Elie, chargée de programmation des débats et Sophie, commissaire de l’exposition (conjointement avec Catherine Launay).

Le Festival existe depuis 24 ans déjà et est une référence parmi les festivals internationaux LGBT et féministes. Pourriez-vous le décrire à celles qui le découvrent ?
Patricia : J’ai envie de commencer par deux caractéristiques fortes du Festival Cineffable : d’une part, il est entièrement auto-géré, auto-organisé, c’est-à-dire qu’on ne fait appel à aucun prestataire extérieur. C’est une équipe de femmes qui s’organise de A à Z sur la totalité des aspects du Festival. Le deuxième point fort est qu’il est non-mixte et il y a très peu d’évènements de cette ampleur qui soient ouvertement réservés aux femmes. Cineffable, c’est avant tout une programmation de films lesbiens et féministes, sélectionnés tout au long de l’année et enrichie par les différents aspects de ce qui fait la « culture lesbienne » : des débats, des rencontres, une exposition - renforcée depuis l’année dernière, ou encore un pôle restauration-buvette avec des plats « faits maison » et qui représente un espace de convivialité et d’échanges entre les festivalières. C’est donc un grand moment de culture lesbienne et féministe.

Est-ce que des femmes qui ne sont pas lesbiennes ou qui ne définissent pas comme lesbiennes peuvent profiter du Festival ?
Patricia : Bien sûr, le festival n’est pas réservé aux lesbiennes. La dimension féministe est très importante : les films ne sont pas sélectionnés uniquement pour leur dimension lesbienne, ils sont aussi choisis pour leur angle féministe. Par conséquent les spectatrices féministes non lesbiennes sont évidemment les bienvenues au Festival. Les transsexuelles (ndlr : M to F) également : le fait de se déclarer femme est l’élément qui permet d’accéder au Festival.

Quels sont les temps forts de la programmation des films de la 24ème édition ?
Oksana : Cette année, 75 films venant du monde entier sont présentés (USA, Europe, Canada, Argentine, Chine, Afrique, Inde, etc.). Une vingtaine de réalisatrices seront également présentes pour échanger avec le public. Nous avons une dizaine de longs métrages documentaires féministes qui traitent de la situation des femmes dans différents pays : comme en Turquie avec Voices Unveiled, un portrait de 3 femmes luttant contre la société patriarcale machiste et contre les carcans de la religion. Ou encore, The Witches of Gambaga parlant des femmes dites « sorcières » du Ghana qui sont mises à l’écart de la société. Nous projetterons aussi des films traitant des difficultés rencontrées par les femmes dans les milieux très machistes et dominés par des hommes, notamment l’aérospatiale, avec le film No Gravity, le sport avec The Eighth Parallel et Ladies Turn, ou encore l’art, avec Women Art Revolution. Ainsi, nous présentons énormément de sujets traités d’un point de vue féministe. Nous programmons également des documentaires LGBT traitant de la situation des homosexuel-le-s dans le monde : en Inde, en Afrique du Sud, en Chine, en Ouganda, etc… Des documentaires rendant hommage à des femmes féministes et/ou lesbiennes telles que Carole Roussopoulos, Michèle Causse et Marie-Jo Bonnetsont, sont aussi au rendez-vous. Et bien sur, nous retrouverons une quarantaine de courts métrages, tour à tour comiques, sombres ou poétiques. Composés de fictions, de documentaires et de films d’animations, ils traitent de thématiques diverses et variées, telles que la sexualité, l’amour, le genre, l’homoparentalité, la violence, etc.

Cineffable va au-delà des projections de films : le Festival est aussi un lieu d’échanges et nous offre un regard sur les autres arts des femmes artistes. Pouvez-vous nous donner un aperçu des débats ?
Elie : Les débats sont construits à partir de la programmation des films du Festival, ils sont donc en prise avec l’actualité féministe et LGBT, lesbienne en particulier. Il se dégage trois thématiques fortes : les Lesbiennes sans Frontières, premier débat (jeudi 01 novembre à 15H), qui s’appuie sur plusieurs films venant de continents différents : Inde, Jamaïque, Afrique, etc… Le levier du second débat (ndlr : samedi 03 novembre à 15 H) est le documentaire Sex Crime Unit, l’unité new-yorkaise qui a notamment instruit l’affaire DSK. Ce film nous permet de construire un débat sur le harcèlement sexuel avec plusieurs associations invitées (parmi lesquelles Osez le Féminisme !). La troisième rencontre (dimanche 04 novembre à 15h) porte quant à elle sur le « Féminisme d’hier et d’aujourd’hui ». Il s’inscrit dans l’actualité d’un film sur Marie-Jo Bonnet, lesbienne féministe qui a vécu les débuts du féminisme au sein du MLF. Il s’agit d’un croisement entre son parcours professionnel (en tant que chercheuse sur les questions féministes et lesbiennes) et son parcours au MLF en tant que lesbienne, sur la façon dont les lesbiennes se sont construites à l’intérieur de ce mouvement. Au côté de Marie-Jo Bonnet et de la réalisatrice, Elsa Bloch, nous avons souhaité inviter deux représentantes d’Osez le Féminisme !. Il nous a paru opportun de faire avec elles un état des lieux de la situation du féminisme et des lesbiennes féministes en France à ce jour : l’évolution des revendications, les avancées et la place prise par les lesbiennes dans ce nouveau mouvement féministe.

L’exposition tient une véritable place durant le Festival, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Sophie : Cette année nous sommes dans un nouveau lieu permettant une exposition plus conséquente. Pour l’appel à projet que nous avons lancé, nous avons reçu une cinquantaine de projets parmi lesquels 14 ont été retenus. Nous avons voulu proposer des travaux variés (photographies, gravures, dessins, peintures, sculptures, vidéos, performances, etc.), réalisés par des artistes différentes : certaines sont nouvelles tandis que d’autres ont une notoriété déjà installée. Les projets sont regroupés autour de 3 grands thèmes. Le premier porte sur les Femmes Sociales : leurs expériences et leurs émancipations ; le second, sur les Violences faites aux Femmes et le troisième concerne l’Identité de Genre. Nous avons des temps forts, parmi lesquels une performance sur le Genre (vendredi 02 Octobre à 18h30).

Plus d’informations : http://www.cineffable.fr

lundi 17 septembre 2012

COMMUNIQUE DE PRESSE:

L’élargissement de la PMA aux couples de femmes : 

la condition sine qua non pour une égalité totale entre les couples hétérosexuels et homosexuels


Suite aux récentes déclarations de Madame Taubira, Ministre de la Justice, concernant le projet de loi relatif à l’ouverture du mariage pour les couples de même sexe ainsi qu’à la reconnaissance de l’homoparentalité, Osez le Féminisme salue la mise en œuvre de cette réforme capitale qui constitue une avancée majeure pour la société et permettra à la France de rattraper son retard en matière d’égalité.

Cependant, nous déplorons que le projet de loi demeure incomplet et n’entende pas assurer l’égalité totale à tous les couples. En effet, nous pointons un paradoxe énoncé par la Garde des Sceaux qui affirme que si « Le projet de loi va étendre aux personnes de même sexe les dispositions actuelles du mariage, de la filiation et de la parenté », néanmoins, il « ne prévoit pas d’élargir l’accès à la procréation médicalement assistée », ni « d’équivalent à la présomption de paternité, qui existe aujourd’hui au sein des couples mariés ». Avec le refus de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et celui d'établir une filiation égalitaire entre les enfants, quels que soient leurs parents, c'est une discrimination entre les couples qui est perpétuée. Ainsi, nous demandons l’alignement total des droits des familles homosexuelles sur les droits des familles hétérosexuelles, à savoir l’accès à la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes ainsi que la reconnaissance de la filiation. Nous rappelons que le Président de la république s'est engagé pendant la campagne présidentielle (engagement 31) à : « Ouvrir à tous les couples, de même sexe ou de sexe différent, l’assistance médicale à la procréation par insémination avec don anonyme ». En outre, nous rappelons que cet engagement a été réitéré par Madame Najat Vallaud-Belkacem, alors représentante du candidat Hollande lors du meeting LGBT pour l’Egalité du 31 mars 2012. Elle y a affirmé la promesse suivante : « reconnaître l’homoparentalité va supposer plusieurs réformes » parmi lesquelles : « ouvrir l’assistance médicale à la procréation avec donneur anonyme, à tous les couples, sans discrimination », et d’ajouter : « François Hollande a pris l’engagement que l’ensemble de ces réformes aboutissent d’ici le printemps 2013 (…), le projet de loi est déjà prêt, il est sur la table ».

Ainsi, nous sommes surpris-es que Madame Taubira ne se saisisse pas de ce projet de loi, alors que celui-ci était déjà prêt avant l’arrivée au pouvoir du Parti Socialiste.

Nous exigeons que la procréation médicalement assistée, la présomption de parentalité (pour les couples mariés) et la parentalité par déclaration en mairie (pour les couples non-mariés) figurent dans le projet de loi, au même titre que le mariage et l’adoption.

Retrouvez notre CP sur le site d'Osez le Féminisme ! : http://www.osezlefeminisme.fr/article/l-elargissement-de-la-pma-aux-couples-de-femmes-la-condition-sine-qua-non-pour-une-egalite-t

vendredi 15 juin 2012

jeudi 10 mai 2012

 

LESBOPHOBIE : ÇA NOUS CHOQUE !

CHAQUE ANNEE EN FRANCE, 6 LESBIENNES SUR 10 SONT VICTIMES DE LESBOPHOBIE


« Ce jour-là, en marge de la Gay pride, quatre jeunes femmes « soupçonnées » d'être lesbiennes par les agresseurs avaient été insultées et molestées avant qu'on ne leur vienne en aide ». Ces agressions sont l'une des manifestations de la lesbophobie que subissent encore aujourd'hui les lesbiennes en France.

Ce terme, créé dans les années 1990 pour désigner les manifestations d'hostilité et de violences spécifiques envers les femmes en raison de leur homosexualité réelle ou supposée, est toujours absent des dictionnaires. Pourtant, les lesbiennes, dans une société encore très largement dominée par les hommes et où l'hétérosexualité est la norme, sont doublement discriminées, en tant que femmes et en tant qu'homosexuelles. La lesbophobie, c'est la conjugaison des discriminations sexistes et homophobes. Et le tabou qui entoure l'homosexualité féminine, entoure également la lesbophobie elle-même.
Pour paraphraser la comédienne Oceanerosemarie1 , les lesbiennes sont invisibles et donc s'identifier comme « victime de lesbophobie » ne va pas de soi.
La lesbophobie avance rarement à visage découvert, surtout lorsqu'elle est exprimée par des amis ou par la famille. Elle surgit au quotidien, dans nombre de paroles et d'actes apparemment anodins : des insultes proférées dans la rue au refus d'enregistrer une plainte dans un commissariat, en passant par les rumeurs et le harcèlement sur le lieu de travail les remarques acerbes, les moqueries, le mépris, etc. Les viols dits « correctifs » et les agressions physiques en sont les manifestations les plus extrêmes.
A ce jour, seules les associations s'intéressent à ce phénomène et ont mesuré la lesbophobie. Néanmoins, les agressions lesbophobes et la lesbophobie ordinaires sont méconnues voire inconnues. La lesbophobie est un phénomène de société, elle blesse et parfois tue, c'est pourquoi il est important que les pouvoirs publics et la société civile se saisissent de ce problème.
Aujourd'hui, alors que les femmes sont plus nombreuses à déclarer leur homosexualité2, 6 lesbiennes sur 10 sont victimes de lesbophobie. Ça nous choque !


Nos revendications :
  
  • L'intégration du mot "lesbophobie" dans les dictionnaires ;  
  • La mise en oeuvre d'une éducation à l'égalité des sexes, contre le sexisme, l'homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie dès le plus jeune âge et la formation des professionnels de l'éducation sur ce sujet ;
  • L'octroi des moyens, à travers une enquête nationale en population générale, de connaitre, mesurer et rendre visible la lesbophobie;
  • Le développement de la prévention sur la santé sexuelle et les IST pour les lesbiennes. 
     
1http://www.lalesbienneinvisible.com/
2 Cf. http://csf.kb.inserm.fr/csf/PDF/HOMOFemmes.pdf (consulté le 21/03/2012) Au total, 4,0 % des femmes et 4,1% des hommes de 18 à 69 ans déclarent avoir déjà eu des pratiques sexuelles avec un partenaire du même sexe. Une augmentation est enregistrée chez les femmes (2,6% chez les femmes de 18-69 ans en 1992) alors que les déclarations sont similaires à celles enregistrées dans l’enquête ACSF pour les hommes (4,1% chez les hommes de 18-69 ans en 1992). Une telle évolution s’inscrit dans un mouvement général de déclaration d’une activité sexuelle de plus en plus diversifiée des femmes, qui s’observe à travers nombre d’indicateurs.