Dans l'intimité


La lesbophobie dans l’intimité

Chez le gynéco, je dis au médecin que j'ai des rapports sexuels avec des femmes, il me dévisage et me répond «  Mais c'est seulement les rapports avec les hommes qui m'intéressent ! Vous avez été dégoûtée des hommes c'est ça ? » J'avais pourtant des questions sur ma sexualité…Je les ai gardées pour moi !

Dans le domaine de la santé, la dynamique du genre a longtemps été négligée. Aujourd’hui, la santé féminine est devenue une problématique mieux pris en compte. Malgré cette évolution qui fait que la question des inégalités de genre est désormais ancrée dans certains discours, force est de constater qu’il est un groupe encore largement absent des documents de référence : celui constitué par les lesbiennes. Or, si certains problèmes de santé sont communs à toutes les femmes cette population présente des spécificités l’exposant à des risques particuliers.
Il est important de cesser de véhiculer un discours laissant entendre que les IST se résument à la question du VIH et que les lesbiennes ne seraient aucunement concernées.
C’est pourquoi des  associations ont décidé de faire des publications sur la santé sexuelle pour les lesbiennes. C’est le cas de la brochure « Tomber la culotte » destinée « aux femmes qui ont eu des rapports sexuels avec d’autres femmes qu’elles aient eu ou aient encore des relations sexuelles avec des hommes ou non ».
Dans cette brochure inter-associative très bien faite coordonnée par le kiosque Infos Sidas et Sida Infos Service, vous pouvez trouver un cours d’anatomie féminine, une explication sur l’excitation sexuelle chez les femmes, qu’est-ce que la sexualité entre femmes ?, comment se protéger des IST, etc…

Le suivi gynécologique devrait constituer un cadre idéal pour la prévention et le dépistage. Encore faut-il que les lesbiennes soient considérées avec autant d’attention et en dehors de tout préjugé par leurs médecins. L’exclusion fréquente dont elles font l’objet lorsqu’il s’agit de proposer un dépistage doit cesser. Les lesbiennes (y compris les plus âgées, dont on présume souvent qu’elles n’ont plus de sexualité) doivent pouvoir être conseillées très précisément sur les modes de transmission et de réduction des risques dans le cadre de rapports homosexuels. À savoir : l’évitement de l’échange de sécrétions (surtout durant les règles) et des contacts non protégés avec des lésions liées à l’herpès ou à une autre IST ; le maintien des ongles courts et limés ; la connaissance de son statut relativement au VIH tout comme aux autres IST.

Les outils de prévention disponibles (préservatifs masculins, préservatifs féminins, digues dentaires, gants, doigts en latex…) doivent en outre être mieux connus des gynécologues (mais aussi des médecins généralistes) et diffusés de manière plus large dans les supermarchés et pharmacies, à un prix accessible.

Il est important d’engager une réflexion impliquant tous ces professionnel-le-s autour de la déconstruction des rôles socio-sexuels et des stéréotypes de genre, la valorisation de la diversité des orientations sexuelles ainsi que la non hiérarchisation des sexes et des genres.

Donc, STOP à la lesbophobie !




« Pour une promotion de la santé lesbienne : état des lieux des recherches, enjeux et propositions » : http://gss.revues.org/index951.html#tocto3n4